La F.E.S.P.I. et ses propositions
Pour des innovations au service de la démocratisation de l’école
La FESPI, Fédération des Établissements Scolaires Publics Innovants,
- fédère dix-sept écoles, collèges et lycées expérimentaux publics de deux types :
- ceux qui proposent une offre alternative à tous les élèves,
- ceux qui accueillent un public spécifique : les décrocheurs
- regroupe des équipes de terrain qui, dans une démarche pédagogique et politique, développent un travail collégial et innovent sur l’ensemble d’un établissement, sans séparer le plan pédagogique et celui de l’organisation générale ;
- défend le service scolaire public en démontrant sa capacité à innover, à se réformer de l’intérieur, à lever les obstacles habituels à l’innovation ;
- développe des outils de formation et produit des documents d’analyse sur différents aspects du travail mené dans ces établissements à des fins d’essaimage;
- travaille en partenariat régulier avec d’autres acteurs du système éducatif : collectivités territoriales, équipes de recherche universitaire, fédération de parents, …
- représente le réseau des établissements expérimentaux auprès du Ministère de l’Éducation nationale (conventions de partenariat signée depuis 2006)
Les objectifs des établissements innovants sont ambitieux pour :
- proposer, dans le cadre du service public d’éducation, une offre pédagogique alternative et contribuer à l’évolution démocratique de l’École ;
- mettre en oeuvre des pratiques de travail en équipe dans les collèges et les lycées par la redéfinition du travail enseignant au sein de chaque équipe en fonction de son projet ;
- articuler enseignement et éducation, confiance et exigence ;
- permettre l’exercice concret de la citoyenneté par les élèves.
Des résultats qui valident les objectifs des ESPI
- Sur le plan qualitatif :
- des établissements au climat scolaire pacifié ;
- des élèves plus épanouis et qui « décrochent » moins ;
- des enseignants investis et plus présents au sein d’équipes éducatives plus stables ;
- des familles réconciliées avec l’école et les repères qu’elle propose ;
- une mixité sociale favorisée et vécue sans difficulté.
- Sur le plan quantitatif :
- des demandes supérieures aux places disponibles dans tous ces établissements ;
- la réinsertion de plusieurs milliers d’élèves, décrocheurs et décrochés ;
- une réussite significative au bac pour des jeunes qui étaient exclus du système scolaire ;
- un nombre significatif de formations à l’innovation assurées sur l’ensemble du territoire ;
- des publications pédagogiques, souvent en lien avec des équipes de chercheurs.
Donc, finalement… des jeunes en réussite et mieux armés pour affronter la vie.
- des savoirs qui émancipent, permettent de penser le monde et de le faire évoluer ;
- des rapports constructifs avec les adultes et avec l’institution scolaire ;
- des règles co-construites et acceptées ;
- une responsabilité encouragée et une parole reconnue et favorisée.
La FESPI : une boite à idées pour de nouvelles pratiques transférables à TOUS
1. Pour un nouveau type d’établissements, laboratoires d’innovation et de recherche, ce qui implique de :
- créer des structures expérimentales diplômantes dans toutes les académies ;
- créer une structure de raccrochage par département.
Tous ces établissements doivent être issus de projets d’équipes, constitués en réseau, et travailler avec la recherche universitaire, les centres de formation et l’inspection.
2. Pour une redéfinition du métier d’enseignant, qui suppose de :
- reconnaître le travail en équipe, c’est-à-dire l’intégrer dans la formation et les services ;
- redéfinir le service des enseignants : moins d’heures de cours et plus de présence autour d’un projet d’équipe : il s’agit de faire « autrement » ;
- repenser le mode de gouvernance des établissements pour lutter contre la logique systématiquement hiérarchique qui déresponsabilise à tous les niveaux du fonctionnement du système scolaire : redéfinition du rôle de l’inspection, élection de coordonnateurs/chefs d’établissements adjoints chargés de la pédagogie, …
- repenser les concours de recrutement en fonction des exigences de la nouvelle professionnalité nécessaire.
3. Pour une meilleure prise en compte des élèves :
- privilégiant les projets éducatifs visant prioritairement à améliorer la réussite de tous les élèves et notamment ceux issus des milieux populaires ;
- multipliant les passerelles entre les filières, les retours possibles en arrière dans les choix opérés ou obligés, pour diminuer les « culs de sac scolaires » ;
- construisant des emplois du temps souples mais cohérents, prenant en compte les rythmes et les spécificités des élèves ;
- accompagnant les élèves en difficultés sociales : recrutement d’assistantes sociales, d’orthopédagogues, de psychologues scolaires, augmentation des fonds sociaux, réévaluation des bourses, invention de nouvelles solutions pour les élèves « hors cases ».
4. Pour une politique volontariste de l’innovation nationale, afin de :
- réaliser, avec l’aide des collectivités locales, un programme ambitieux de construction visant à créer des établissements à taille humaine : moins de 400 élèves pour les collèges et de 1200 pour les lycées ;
- favoriser les relations entre les filières générales, technologiques et professionnelles ou encore entre les niveaux « collège » et « lycée » ;
- créer un cadre juridique (statut, convention…) pour les établissements innovant qui reconnaissance la spécificité de leur travail, stabilise leur situation et facilite la création de nouvelles structures.