Incompréhensions et inquiétudes. Alors que le projet de loi pour une école de la confiance est en cours d’adoption au Parlement, les établissements publics expérimentaux souhaitent alerter sur l’écart entre les décisions prises localement et une politique nationale qui se dit favorable à l’innovation et à l’expérimentation.
La FESPI (Fédération des Établissements Scolaires Publics Innovants) réunit des écoles, collèges et lycées dans lesquels les enseignants travaillent en équipe et en lien avec des chercheurs pour construire des propositions pédagogiques adaptées aux jeunes. Ces établissements innovants publics fournissent à l’institution de nombreux indicateurs d’évaluation, les enseignants qui y sont engagés expérimentent et diffusent sur les pratiques qui améliorent le bien-être à l’école, qui donnent sens à l’apprentissage de la citoyenneté. Ils accueillent un public scolaire souvent fragile et réconcilient des élèves susceptibles de décrocher ou qui ont décroché avec les adultes et les savoirs.
Ces établissements sont des lieux d’expérimentation indispensables à l’Éducation Nationale. Or, expérimenter et analyser les effets requièrent du temps et de la stabilité. Pourtant, l’Éducation Nationale supprime des postes ou des heures d’enseignement dans certains de ces établissements, met en péril leurs projets soit en tentant d’imposer un déménagement dans des locaux inadaptés, soit en cherchant à normaliser ou nier leurs pratiques pédagogiques innovantes. Par ailleurs, leurs équipes offrent une expertise à laquelle l’Éducation Nationale fait trop peu de place.
L’écart entre les réalités vécues sur le terrain et les objectifs de la politique éducative est source d’incompréhensions et d’inquiétudes. Incompréhensions lorsque ces établissements, dont l’efficacité est avérée, sont directement menacés. Inquiétudes lorsque les moyens qui leur sont alloués, baissent et remettent fondamentalement en cause leur fonctionnement pédagogique innovant.
Pour comprendre les situations réelles dans les établissements de la Fespi,
Catherine Noyer, Présidente de la Fespi :
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06 70 34 54 55
Olivier Haeri, Délégué général de la Fespi :
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06 60 80 04 55
- La situation du collège Clisthène à Bordeaux
Mise à disposition de locaux inadaptés ; tentative de normalisation et de dissolution de l’identité de CLISTHENE, fragilisation de la cohésion de l’équipe et du sentiment d’appartenance au projet pour les enfants et leurs familles ; mise en difficulté au niveau de la constitution de l’équipe (recrutement des personnels, moyens insuffisants en vie scolaire).
Contacts : email email - La situation du Collège Lycée Expérimental d’Hérouville St Clair (Calvados)
La mise en place de la réforme du lycée à la rentrée 2019 entraîne la suppression de l’équivalent d’un poste (ETP) dans la dotation horaire globale.
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- La situation du Pôle Innovant Lycéen à Paris :
Tentative du Rectorat de Paris de faire déménager le PIL dans des locaux inadaptés mettant en péril le projet.
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- La situation du Lycée des possibles à la Celle Saint Cloud ( 78)
La dotation horaire va diminuer de 50% à la rentrée 2019/2020, passant de 50 heures à 25 heures.
Ainsi, la mise en place d’un emploi du temps pertinent pour les élèves, la prise en charge adaptée à la situation de chaque élève, la poursuite de projets pédagogiques et la coanimation sont compromis, alors qu’il s’agit des orientations définies dans la réforme du lycée professionnel.
Contact : email - La situation du Collège-Lycée Expérimental Freinet
Après mobilisation des équipes enseignantes, des équipes de direction, des parents d’élèves, de l’ICEM pédagogie Freinet et de la FESPI, les classes du Collège Lycée Expérimental Freinet existeront l’année prochaine mais sans aucune certitude pour les années suivantes. Nous restons donc sur le qui-vive en attente d’une décision forte du Recteur et/ ou du Ministre.
Contact : email - La situation du Lycée Pilote Innovant International à Jaunay-Clan (86)
Le LP2i se voit amputé du BTS Cira et voit sa dotation horaire baisser de plus de 100 heures, soit plus de 11% de perte. Ces restrictions, doublées d’une réforme du lycée qui fait disparaître les enseignements interdisciplinaires et renvoie l’accompagnement personnalisé aux marges, portent atteinte au projet d’établissement, en mettant en danger nos dispositifs spécifiques et en freinant l’émergence de nouvelles expérimentations.
Contact : email - La situation du Lycée Expérimental de Saint Nazaire (44) (non adhérent à la FESPI)
La dotation horaire globale diminue de 36 heures entraînant la suppression de deux postes sur dix-neuf.
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