Le séminaire de printemps de la FESPI s’est déroulé le vendredi 21 et samedi 22 mars 2014 au Pôle innovant lycéen dans le 13e arrondissement de Paris.
La FESPI regroupe une dizaine d’établissements en France proposant des alternatives pour l’école, tant dans leurs modes de fonctionnement que par leurs objectifs. Le PIL qui accueille cet événement est un établissement qui s’adresse à un public de décrocheurs, volontaires pour revenir dans l’école.
Une quarantaine d’enseignant(e)s issu(e)s des différents Espi se sont réuni(e)s autour du thème de la culture. Les participants ont été invité à mettre la main à la pâte dans le cadre d’ateliers d’écriture et d’arts plastiques. Différents intervenants sont venus nourrir cette journée et ont questionné la place et le rôle de la culture à l’école.
Eric Favey, secrétaire général adjoint de la Ligue de l’enseignement et membre du Conseil supérieur des programmes, a questionné la relation qu’à l’institution à la culture. La culture aide les individus à se situer, à agir, à prendre des décisions. La question des contenus transmis par l’école est donc centrale. Pour autant Eric Favey rappelle que l’école n’a pas l’exclusivité de la transmission des savoirs. Face notamment au développement de nouveaux médias, l’école doit repenser son rapport à la culture. L’école a un rôle de structuration et doit être capable de créer du lien avec d’autres acteurs, développer des projets éducatifs et culturels sur un territoire avec des partenaires (musées, association, commune, entreprise, théâtre…).
Fanny Renard (sociologue, GRESCO, Poitiers) et Claire Lemêtre (MCF Sciences de l’éducation, Paris 8) ont porté chacune leur regard sur deux dispositifs mobilisant l’art et la culture comme instruments de remédiation scolaire. Face à ces activités, les inégalités ne sont jamais bien loin. En effet, les exigences scolaires ne sont pas toujours visibles pour les élèves ayant des difficultés scolaires.
Jean-Jacques Paysant (IA-IPR, délégué académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle, Créteil) est également intervenu pour présenter les actions possibles dans le cadre du « parcours d’éducation artistique et culturelle ». Il a notamment invité les enseignants à se rapprocher dans leurs académies de leur DAAC qui a pour rôle de faciliter la mise en place d’actions culturelles. Ce séminaire FESPI a également permis pour les adhérents d’aborder la question des liens avec la Recherche (en présence des chercheurs associés de la FESPI) et celle de la formation.
Philippe Watrelot (Professeur de SES en temps partagé à l’ESPE Paris, Président du CRAP) et Loan Simon-Hourlier (Présidente la FESPI), tous deux membres nommés au CNIRE pensent que les établissements innovants et expérimentaux peuvent apporter un plus à la formation des futur(e)s enseignant(e)s. Les enseignants des ESPI ont, à travers leur expérience et leurs liens avec la recherche (recherches-action menées avec la Fondation de France), développé des connaissances utiles pour les futurs enseignants, notamment, sur le travail en équipe, l’évaluation sans note, le parcours personnalisé, le tutorat, les projets inter-disciplinaires et la lutte contre le décrochage. Il apparaît important pour les futurs enseignants, en plus d’une formation exigeante sur les savoirs disciplinaires, qu’ils soient également formés correctement aux différentes dimensions qui composent la « nouvelle professionnalité enseignante ». C’est à ce titre que la FESPI serait légitime pour intervenir dans les ESPE.
Sur le plan politique, la FESPI réaffirme la nécessité de clarifier le cadre de fonctionnement des établissements innovants. Le dynamisme des équipes et l’engagement des enseignants dans ces structures sont en partie permis par l’autonomie des équipes enseignantes, et une relation hiérarchique remodelée. La FESPI soutient les nouveaux projets portés par des équipes enseignantes et estime nécessaire l’ouverture dans chaque académie d’établissements alternatifs favorisant la réussite de tous les élèves. Ce séminaire a ainsi donné lieu à de nombreux échanges venant alimenter les réflexions sur la réussite éducative.
— Vincent Levrault, Professeur au CEPMO