Une recherche de J. Deauviau portant évaluation des méthodes et manuels de lecture pour le CP vient d’être réalisée par un labo du CNRS. Les résultats et les enseignements inédits de cette enquête méritent l’attention.
Voici les liens pour accéder au rapport et à la note de synthèse :
Note de synthèse :
http://www.uvsq.fr/medias/fichier/note-de-synthese-enquete-lecture_1384510510448-pdf
Rapport :
http://www.uvsq.fr/medias/fichier/rapport-enquete-lecture_1384503420148-pdf
La conclusion de la note de synthèse est très parlante :
« On remarque conjointement qu’à l’inverse d’un présupposé pédagogique très répandu le manuel qui se révèle le plus efficient avec les élèves des milieux les plus défavorisés est aussi le plus exigeant non seulement dans l’apprentissage technique du code, mais aussi dans ses contenus intellectuels, de par l’ambition lexicale et littéraire des textes qu’il propose à la lecture des élèves. Ces observations rappellent a contrario combien la culture professionnelle des enseignants du primaire reste aujourd’hui fortement marquée par la thématique de la rénovation pédagogique des années 1970/80. L’apprentissage du déchiffrage est souvent vécu comme le « sale boulot » de l’enseignement de la lecture, comme un temps soustrait à l’essentiel, le travail sur la compréhension, dont les publics populaires sont estimés avoir un besoin prioritaire. Ce qui explique sans doute la diffusion si paradoxalement faible de la méthode syllabique dans les quartiers les plus défavorisés, comme nous l’avons constaté. »
Au delà de la question de l’apprentissage de la lecture, cette étude insiste sur la nécessité de maintenir des exigences scolaires élevées auprès des publics en difficulté afin notamment de lutter contre les inégalités scolaires et le creusement des écarts.